Surplus People's Project (SPP) est une ONG sud-africaine qui travaille avec des populations rurales historiquement marginalisées par le colonialisme et le système d'apartheid, dans l'ouest et le nord du Cap.
L'ONG est née pendant les années 80's en réponse à la violence rurale. Il s'agissait d'aider les communautés à s’organiser et à résister aux déplacements forcés et aux expropriations. Depuis, un rapport qui recense plus de 3,5 millions de cas de déplacements forcés a été publié.
Actuellement en Afrique du sud, les droits des petits propriétaires et des paysans sont déterminés par les lois du marché et le modèle agro-industriel alors que le gouvernement n'entame pas de véritable réforme agraire susceptible de corriger ou de neutraliser un système historiquement basé sur l'injustice, les inégalités et la violence sociale.
SPP milite pour la transformation des relations de pouvoir dans le milieu rural et péri-urbain. L'économie rurale doit être pensée en termes d’accès à la terre, à l'eau et dans la perspective d’une reforme agraire équitable.
Cette transformation n’est possible que par le biais de la construction d’un réseau d'organisations et de mouvements de paysans. Dans cette optique, l'ONG intervient dans le processus de la formation politique des paysans, de la mobilisation sociale et de l’action participative dans le milieu rural. L’éducation et le travail de prise de conscience sont la clé du changement. Selon Charles Williams, il est nécessaire que les personnes soient conscientes des mécanismes d’exclusion du système agraire et des problématiques des paysans sans terre.
Depuis deux ans, le SPP fait partie d'un mouvement «Right to agrarian reform for food souveirgnety Campaign » (Campagne pour le droit à la réforme agraire pour la souveraineté alimentaire) regroupant plusieurs organisations, syndicats et associations qui luttent pour l'accès à la terre. Cette union de divers acteurs cherche à se consolider en tant que mouvement social, pour combattre des inégalités existantes dans le milieu rural. Elle se présente comme une réponse à l'échec de la réforme agraire menée par le gouvernement actuel.
Charles Williams et trois paysans membres du SPP sont venus participer au FSM Belém pour créer des liens avec d'autres mouvements paysans, notamment le Mouvement des Sans Terre (MST) et la Commission Pastorale pour la Terre (CPT) au Brésil. Ils souhaitent connaître les expériences de lutte pour la terre en Amérique latine, ainsi que les modèles de production agro-écologique.
Cette démarche est aussi une façon de découvrir un certain nombre de similitudes historiques et actuelles entre les problématiques agraires de l'Afrique et de l'Amérique latine.
pour plus d'information: http://www.spp.org.za/
Photo et texte Colectivo CREAJAMA